Quatrième âge, quand l’anticipation devient essentielle

Retraite

La France fait face à un défi démographique sans précédent du fait du vieillissement de sa population. Un phénomène qui continuera de s’accentuer dans les années à venir et invite à une réflexion profonde sur les mécanismes de préparation et de protection disponibles pour anticiper les risques liés au quatrième âge.

L’espérance de vie augmente et la part des Français de plus de 65 ans dépasse les 20 %[1]. Le nombre de personnes âgées entre 75 à 84 ans devrait augmenter de 49%, entre 2020 et 2030, pour atteindre 6,1 millions de personnes. Cette évolution démographique implique une plus forte dépendance et un risque de perte d’autonomie croissant l’âge venu. Les individus et les familles doivent faire preuve d’anticipation et repenser leurs stratégies patrimoniales et successorales. Heureusement, de nombreuses solutions existent, permettant d’envisager l’avenir avec plus de sérénité.

Les risques liés au grand âge

La sénescence s’accompagne généralement d’une perte de facultés psychiques et physiques, associée généralement avec une moins bonne santé (syndrome gériatrique) et, en conséquence, une dépendance accrue. Or, le système actuel de prise en charge de cette dépendance nécessite de plus en plus de moyens financiers qui excèdent souvent les pensions de retraite des personnes concernées. Les ayants droits doivent alors subvenir aux besoins de leurs parents lorsque ceux-ci ne peuvent faire face seuls à ces dépenses. Dans le meilleur des cas, il convient de préparer en amont l’entrée du client dans le quatrième âge.

Cette prise de conscience salutaire est nécessaire pour éviter d’avoir à mesurer ensuite et brutalement l’importance des moyens financiers à mobiliser. La difficulté majeure est d’ajuster au mieux les besoins de la personne dépendante. C’est une véritable stratégie qui requiert la bonne volonté des membres de la famille sur le long terme. Pour s’y préparer, le recours à un conseiller patrimonial est fortement recommandé.

Les mesures de protection juridique

Plus ou moins restrictives, les mesures de protection juridique offrent un cadre légal de soutien aux individus dont les capacités décisionnelles sont altérées, du fait de maladies, handicaps, ou du vieillissement.

La tutelle est une mesure exhaustive destinée aux personnes qui sont dans une incapacité totale de gérer seules leurs affaires. Moins contraignante, la curatelle permet à l’individu de garder une autonomie pour les actes simples (achats de la vie de tous les jours), mais de faire appel à un curateur pour les actes importants (ayant des conséquences sur le patrimoine, par exemple, comme la souscription d’un emprunt). L’habilitation familiale, quant à elle, confie à un ou plusieurs proches la gestion des intérêts d’un individu sans capacité juridique, favorisant une solution interne à la famille. La sauvegarde de justice offre une protection légère et temporaire, préservant l’autonomie de la personne tout en encadrant ses décisions. Ces mesures agissent toutes néanmoins après coup, alors que la personne a déjà perdu une grande partie de son autonomie et de son pouvoir décisionnel. Anticiper ces facteurs alors que la personne est en pleine conscience est idéal pour retranscrire fidèlement par la suite ses intentions.

Anticiper la vulnérabilité

Chez APICIL Épargne, nous incitons nos clients à la vigilance pour eux-mêmes, mais aussi pour leur entourage, pour détecter les signes avant-coureurs de vulnérabilité. Les conseillers patrimoniaux ont, a fortiori, un rôle essentiel pour guider leurs clients vers des mesures d’administration et des mécanismes d’anticipations judicieux.

  • Le mandat de protection future offre un cadre sur mesure, garant de la volonté du mandant. Sa mise en place est une première étape intéressante pour préserver ses intérêts à l’avenir. Réalisé chez un notaire de préférence, cet acte permet de désigner un tiers de confiance – parent, cousin, ami – pour gérer le patrimoine de l’intéressé lorsqu’il ne sera plus en mesure de le faire en pleine capacité. Avec le mandat de protection future, la notion de patrimoine est entendue au sens large, elle inclut les biens mobiliers et immobiliers. On notera que plus la personne est isolée, plus cette solution prend du sens.  Pour limiter toute forme d’abus, le mandataire doit rendre des comptes de sa gestion devant le juge des tutelles.
  • La clause bénéficiaire permet de désigner la ou les personnes (bénéficiaires) qui recevront les fonds de l’assurance-vie de l’assuré après son décès et dans le cadre de la fiscalité spécifique à ce type d’enveloppe. Clause standard, libre, notariée, démembrée, bénéficiaire acceptant… nombreuses sont les options qui s’offrent à vous pour assurer une transmission fluide et sécurisée de vos actifs. La désignation des bénéficiaires doit être claire, précise et non sujette à interprétation. L’âge venant, l’altération possible des facultés mentales est une source possible de pressions extérieures. Il convient de s’en prémunir en amont. Dans les différents cas de figure, il est préférable de s’adresser à un conseiller patrimonial pour mettre en place la clause la plus adaptée et sans ambiguïtés.

Se prémunir d’une plus grande dépendance

Les différentes formes de rentes offrent, par ailleurs, une flexibilité pour répondre à divers besoins financiers pendant la retraite. Elles donnent notamment la possibilité d’ajuster le montant perçu au fil du temps pour s’adapter à l’évolution des besoins financiers à mesure que l’on vieillit. La rente viagère réversible ou encore la rente temporaire à annuités garanties peuvent s’avérer opportunes pour continuer à favoriser ses héritiers après son décès. Enfin, la rente par paliers est particulièrement adaptée pour ceux qui anticipent des changements dans leurs besoins financiers au cours de leur retraite, en ajustant le montant perçu à différentes périodes et selon les prévisions de dépenses.

En résumé

L’anticipation est la clé pour vivre sereinement le quatrième âge et protéger à la fois son autonomie et son patrimoine. En effet, les mesures prises a posteriori, bien que salvatrices, interviennent après la perte d’autonomie. Prendre le temps de consulter son conseiller patrimonial en amont peut faire toute la différence pour assurer une transition douce vers cette nouvelle étape de vie.


[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/6047723