L’impressionnisme fête ses 150 ans…

Rencontre avec Catherine et Olivier BOUCARD, spécialistes de l’art moderne

Interview

APICIL Épargne et la Galerie Tempera se sont rencontrés en juin 2024, au moment où l’impressionnisme fêtait ses 150 ans. Interview de Catherine et Olivier BOUCARD, spécialistes de l’art moderne.

Paysage à la maison rose, par Ernest PONTHIER de CHAMAILLARD (1862 – 1930), vers 1910.

Comment est né le marché de l’art ?

Jusqu’ à la Renaissance, les collections d’art étaient le fait de l’aristocratie et du clergé. Au XVIe siècle, l’apparition d’une grande bourgeoisie marchande fait naître le marché de l’art, qui suscite un intérêt grandissant, la constitution de collections, la mode des “cabinets d’amateurs”.

Le marché évoluant, les salles de ventes et les salons organisés par l’État apparaissent. Ces derniers nourrissent des polémiques, des batailles de nouveaux journalistes et des critiques. Dès la fin du XVIIIe siècle, l’art passionne un public de plus en plus large.

Et, de nos jours, même si ce sont les records de prix de quelques artistes qui sont médiatisés, le marché s’est largement démocratisé et diffusé dans toutes les couches de la société.

D’où provient l’impressionnisme ?

L’exposition du musée d’Orsay qui reconstitue les deux expositions officielles et privées de 1874 à Paris, révèle la révolution dans l’art académique que produisit la première exposition des impressionnistes chez le photographe NADAR en regard du Salon officiel.
Ce n’est pas le choix des thèmes (paysages, scènes parisiennes…) qui fit scandale, mais bien la manière de peindre qui transgressait le code naturaliste et paraissait comme un signe d’ignorance des chefs d’œuvre du passé.

L’impressionnisme n’est pas vraiment une école, mais plutôt une réunion de peintres, souvent liés d’amitié, partageant le même idéal de peinture, le même refus de l’art officiel. Leur but n’est pas de décrire un sujet avec la plus grande fidélité, mais d’exprimer leurs sentiments devant la nature, en traduisant la luminosité fragile et changeante d’un paysage, l’ambiance d’une scène de rue ou de café, procédant pour cela par touches rapides et serrées de couleurs pures. Cette approche si personnelle fait que chacun suit sa propre voie en fonction de sa sensibilité.

Pourquoi ces peintures impressionnistes ont été refusées par le public et se sont finalement fait accepter ?

Le grand public, habitué à la peinture académique, au travail “bien fait” a suivi la critique officielle déroutée par cette révolution picturale. Mais dès 1874, des amateurs, collectionneurs et marchands d’art ont compris l’intérêt de la démarche impressionniste, et peu à peu l’impressionnisme est accepté, faisant son entrée dès les années 1880 dans les salons officiels et les musées. Des galeristes, comme Paul DURAND-RUEL, exposent les œuvres impressionnistes, les introduisant dans un marché de l’art en plein essor, attirant les nouvelles fortunes de cette période de révolution industrielle.

De ce fait, le public se familiarise à cette nouvelle peinture, et les impressionnistes apparaissent comme les initiateurs d’une effervescence comparable à la Renaissance italienne. À leur suite, des courants se succèdent d’années en années, au cours de la première moitié du XXe siècle, mettant l’innovation et la sensibilité de l’artiste, et non plus le savoir-faire réaliste et photographique, au premier rang des valeurs dans l’art.

Le public a plus vite adhéré à ces grands courants, l’époque étant elle-même très riche en changements économiques et sociaux, et la diffusion des images des œuvres de plus en plus large avec le progrès de la communication et de la presse artistique, les grandes expositions universelles et la multiplication des galeries en Europe et aux États-Unis…

Comment vous situez-vous dans le marché de l’art ? 

Notre choix de tableaux constitue ce qu’on appelle “l’art moderne”, de 1850 à 1950, représenté par ces générations d’artistes héritiers des impressionnistes, plus ou moins proches dans leur inspiration, désirant comme eux exprimer leur sensibilité, plutôt que d’appliquer une technique picturale qui relèverait plus de l’artisanat que de l’art.

Certains sont bien connus du grand public et du marché de l’art, comme Raoul DUFY, Albert LEBOURG, Henri MANGUIN, Yves BRAYER… d’autres moins, tels Pierre Eugène MONTÉZIN, Charles DUFRESNE, Elisée MACLET… connus des collectionneurs, mais pas vraiment du grand public, auquel nous sommes heureux de présenter ces peintres de qualité qui s’inscrivent avec leur propre personnalité dans la lignée d’artistes sincères et souvent novateurs.

Nous nous adressons à une clientèle d’amateurs, pour lesquels l’achat d’un tableau est d’abord un “coup de cœur”. L’expression est galvaudée, mais exprime bien l’attirance très subjective que l’on éprouve pour un tableau, pour la sensibilité du peintre. À cela s’ajoute le sentiment de constituer un patrimoine culturel et matériel à transmettre.

En quoi Tempera peut-il permettre de se constituer un patrimoine ?

Les tableaux que nous présentons sont dans une fourchette de prix de 500 à 50 000 euros environ, pour laquelle la notion d'”achat plaisir” prime, tout en ayant la conscience d’un investissement à plus ou moins long terme intégrant l’idée de diversification du patrimoine.

En effet, les peintures que nous proposons ne font pas partie d’un marché spéculatif, d’une mode, bien qu’elles représentent une part importante de l’art moderne. Leurs œuvres, dans la mesure où elles sont de qualité, auront toujours un intérêt artistique et financier, qui peut fluctuer en fonction d’expositions ou de mise en lumière de certains artistes, et non au gré d’une bulle spéculative éphémère.

Catherine et Olivier BOUCARD, spécialistes de l’art moderne, ont développé leur passion après avoir fait leur premier achat : un tableau découvert dans une brocante. Ils continuent de cultiver leur sensibilité de passionnés, en appréciant les qualités esthétiques et la sincérité des œuvres. Dans le cadre de leur activité professionnelle, ils achètent des tableaux de qualité qui sont évocateurs et porteurs d’histoire. La sélection proposée par leur galerie, Tempera, couvre leur domaine privilégié, de la fin du XIXe siècle aux années 1960. Bien que la galerie Tempera n’ait plus de lieu physique permanent aujourd’hui, le couple participe activement à de nombreuses foires et salons d’art.

Retrouvez Catherine et Olivier BOUCARD de la Galerie Tempera à la Foire de Chatou, organisée par le SNCAO-GA, du 27 septembre au 06 octobre 2024.

Pour plus d’informations sur la Foire de Chatou : www.foiredechatou.com

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