Véritable révolution silencieuse, le vieillissement de la population mondiale ouvre aux investisseurs les portes d’un marché en forte croissance. Santé, biotechnologies, immobilier spécialisé ou silver economy digitale, les opportunités se multiplient dans des secteurs portés par une demande structurelle et durable. Pour qui cherche à allier rendement et visibilité à long terme, cette mégatendance démographique s’impose désormais comme un axe stratégique.

En 2050, le monde comptera 2,1 milliards de personnes de plus de 60 ans selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS)[1]. Elles représenteront alors 22 % de la population, contre 12 % en 2015. Ce chiffre illustre la bascule démographique en cours. Nous vivons plus longtemps et le vieillissement n’est plus une tendance abstraite : il façonne déjà l’économie mondiale. Selon Eurostat, l’espérance de vie dans l’Union européenne a atteint 81,4 ans en 2023[2]. Dans certains pays comme la France, l’Espagne ou l’Italie, celle des femmes dépasse déjà les 85 ans, soit un niveau parmi les plus élevés au monde selon l’Insee[3]. Et la tendance ne devrait pas s’inverser : d’ici 2100, Eurostat prévoit que la part des Européens de 80 ans et plus sera multipliée par deux et demi, passant de 6 % en 2021 à près de 15 % de la population totale.
La tendance est tout aussi marquée en Asie. En Chine, le vieillissement progresse à un rythme parmi les plus rapides au monde selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La population des plus de 60 ans, qui représentait 21 % en 2023, devrait atteindre 28 % d’ici 2040[4]. Au Japon, la population de 65 ans et plus est estimée à 36 millions de personnes, soit 29 % de la population totale selon le Bureau des Statistiques[5]. Dans ce pays, la tendance ne devrait d’ailleurs pas s’infléchir puisque les projections de l’IPSS (National Institute of Population and Social Security Research) estiment que d’ici 2070, près de 40 % des Japonais auront plus de 65 ans. [6]
Le World Economic Forum souligne d’ailleurs que l’Asie, avec notamment le Japon, figure parmi les régions où la proportion de seniors sera la plus élevée d’ici 2050[7]. Même l’Afrique, continent encore largement jeune, sera concernée : la proportion de personnes de 60 ans et plus pourrait passer de 5 % en 2017 à environ 9 % en 2050, selon les Nations unies.[8]

Hausse des maladies chroniques
Le vieillissement de la population mondiale ne se traduit pas seulement par un accroissement du nombre de seniors, il entraîne aussi une forte hausse des maladies chroniques. Selon l’OMS, les maladies non transmissibles – principalement cardiovasculaires ou respiratoires chroniques, les cancers et le diabète – sont responsables de plus de 43 millions de décès par an, soit près des trois quarts de la mortalité mondiale[9]. Or, le risque de développer ces pathologies augmente fortement avec l’âge rappelle l’OMS. En Chine, la progression des pathologies liées au vieillissement – notamment la dépendance fonctionnelle et les maladies chroniques – pourrait entraîner un doublement des dépenses de santé d’ici 2035. En France, selon la Drees, le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie pourrait passer de 1,3 à 2,5 millions en 2050.
Vivre plus longtemps pose des défis majeurs car cela suppose pour les acteurs concernés, publics comme privés, de pouvoir garantir la santé, prolonger la participation à la vie économique et trouver les ressources nécessaires au financement des retraites qui s’étirent d’une génération à une autre. Ces enjeux traversent désormais toutes les sociétés, de l’Europe vieillissante à l’Asie émergente, et s’imposent comme l’un des grands défis économiques et sociaux du XXIᵉ siècle.
Mais ce bouleversement ouvre aussi de nouvelles perspectives. Répondre à ces transformations, c’est inventer des modèles innovants de santé, de logement, d’assurance ou encore de services à la personne. C’est dans ce mouvement de fond que les investisseurs identifient une mégatendance appelée à transformer durablement les marchés. Les gestionnaires d’actifs intègrent déjà des fonds thématiques orientés santé, silver economy et longévité dans leurs allocations. Cette dynamique repose sur un marché porté par une demande structurelle, peu sensible aux cycles économiques, offrant visibilité et rendement à long terme.

Les secteurs qui ont le vent en poupe
Ce mouvement se reflète dans l’économie réelle, où certains secteurs apparaissent désormais comme des piliers de long terme. La santé et les biotechnologies figurent au premier rang. Le vieillissement alimente une demande massive de soins chroniques, de traitements innovants et de dispositifs médicaux. Les géants Johnson & Johnson et Pfizer aux États-Unis, Novartis et Roche en Suisse, consolident leurs positions tandis que de nombreuses biotech spécialisées misent sur les thérapies contre Alzheimer, le cancer ou les maladies dégénératives. La silver economy digitale se trouve également en première ligne avec l’essor des solutions de suivi à distance, de la télémédecine et des objets connectés de prévention, portés par des groupes comme Philips Healthcare aux Pays Bas ou Siemens Healthineers en Allemagne. Le Japon, pays pionnier avec Toyota Robotics et SoftBank Robotics, mise déjà sur la santé connectée et les robots d’accompagnement, une tendance qui se diffuse désormais dans le reste du monde. En France, la télémédecine progresse rapidement : elle a crû de 40 % entre 2019 et 2022, tirée notamment par la pandémie de Covid 19[10].
À l’échelle mondiale, l’intelligence artificielle appliquée au diagnostic médical pourrait représenter un marché de plus de 18 milliards de dollars à l’horizon 2030[11]. La robotique d’assistance s’implante peu à peu en Occident et les géants du numérique, de Google à Amazon, investissent massivement dans la longévité. Autant d’innovations qui, au-delà de leur impact sociétal, constituent aussi des relais de performance pour les investisseurs, en plaçant la santé et la recherche technologique au cœur de leurs stratégies de croissance de long terme.
Face au vieillissement accéléré des populations et à la progression de la dépendance, les besoins en infrastructures d’accueil restent colossaux. En France, la Drees estime que près de 108 000 seniors supplémentaires pourraient être accueillis en Ehpad d’ici 2030 si les pratiques d’entrée en institution restent inchangées[12]. Aux États-Unis, la dynamique est encore plus marquée : Grand View Research prévoit que le marché du senior living pourrait atteindre 1 330 milliards de dollars d’ici 2033, porté par une croissance annuelle moyenne de 4,42 %[13]. Partout, la demande s’accélère pour des résidences adaptées, des cliniques spécialisées et des solutions favorisant le maintien à domicile. Les groupes français Emeis et Korian occupent une position clé, tandis que des foncières internationales comme Welltower et Ventas aux États-Unis multiplient les acquisitions.
Pour les investisseurs, ce segment présente un attrait particulier : porté par une demande structurelle, il offre un modèle de revenus plus récurrent et robuste que d’autres classes d’actifs, alliant visibilité et rendement sur le long terme.
En outre, cette dynamique s’accompagne aussi d’une transformation du secteur assurantiel car l’allongement de la durée de vie impose de concevoir de nouveaux produits liés à la dépendance et à l’épargne retraite, pilotés par des acteurs comme Allianz en Allemagne, Axa en France ou encore Prudential au Royaume-Uni.
Des opportunités d’investissement
Chez GRESHAM Banque Privée, notre objectif est d’accompagner ces grandes transitions démographiques à travers une sélection de fonds spécialisés dans la santé et le vieillissement. Le fonds Stratégie Santé offre ainsi une exposition internationale aux acteurs majeurs de la pharmacie, des biotechnologies et des équipements médicaux. Les gérants suivent de près des valeurs comme Johnson & Johnson, Novartis ou Novo Nordisk, emblématiques du secteur. Le fonds Candriam Equities Oncology Impact adopte une approche thématique plus ciblée en investissant investit dans des sociétés innovantes engagées dans la recherche et le traitement du cancer, qu’il s’agisse de biotechs spécialisées ou de grands groupes pharmaceutiques, tout en respectant des critères ESG stricts. Enfin, la SCI Éco Résid, quant à elle, investit dans l’immobilier géré (résidences seniors, établissements médicalisés) en partenariat avec la Caisse des Dépôts et Consignations. Comme évoqué précédemment, il s’agit d’un marché en forte croissance structurelle porté par la dépendance et l’allongement de la vie.
[1] Source OMS, Ageing and health, 2022
[2] Source Eurostat, “EU life expectancy hits 81.4 years, exceeding pre-COVID level”, 14 mars 2025
[3] Source Insee – Bilan démographique 2023, 16 janvier 2024
[4] Source OMS « Ageing and health in China »
[5] Source : Statistics Bureau of Japan – Population Estimates, September 2024
[6] Source : IPSS Population « Projections for Japan (2021–2070) », avril 2023,
[7] Source: WEF “The world’s oldest populations”, 22 février 2023
[8] Source: United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division “World Population Prospects”, 2024
[9] Source : OMS, « Non communicable diseases », 25 septembre 2025
[10] Source : Drees, « Études & Résultats n°1249 », décembre 2022
[11] Source: Grand View Research, “Artificial Intelligence In Diagnostics Market (2025 – 2030)”,
[12] Source : Drees, « Perte d’autonomie : à pratiques inchangées, 108 000 seniors de plus seraient attendus en Ehpad d’ici à 2030 », 2020
[13] Source : Grand View Research, “U.S. Senior Living Market Size, Share & Trends Analysis Report, 2024–2033.”
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Publié le 21 octobre 2025 – ER25/FCR0281
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