Comment évaluer sa retraite ?

Il est toujours difficile de connaître avec précision le montant de votre retraite future. Nos experts décryptent pour vous son calcul.

Retraite

Comment évaluer le montant de votre retraite future ?

Difficile de connaître avec précision le montant de votre retraite future, qui dépend de la suite de votre carrière, mais aussi des conditions économiques environnantes. À partir de 55 ans tout devient cependant beaucoup plus clair. Vous pouvez en effet réaliser une simulation, sur le site public « info-retraite.fr », qui détient déjà toutes les données nécessaires vous concernant. Avant cet âge et pour anticiper, c’est un peu plus compliqué et il y a peu de statistiques publiques en la matière.

Ce que l’on sait, c’est que la pension nette moyenne des Français s’élève à 1 544 euros par mois en 2021 (1). Avec naturellement des variations importantes selon les statuts, les carrières, la situation de famille, etc. Pour avoir une idée plus précise, on peut se référer au taux de remplacement, qui est actuellement de 50,3 %, ce qui signifie qu’en moyenne les Français perçoivent une retraite équivalente à 50,3 % de leur dernier salaire net (1). Mais, et c’est contre-intuitif, plus votre salaire est élevé, plus votre taux de remplacement est bas : 82 % pour une personne au SMIC, 71 % pour un non-cadre un peu mieux payé, mais 50 % seulement pour un cadre (1).

Ces taux vont encore baisser, selon le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR). Dans la simulation qu’il produit concernant un salarié du privé non-cadre (il ne projette pas la situation d’un cadre), il voit le taux de remplacement passer de 71 % actuellement à une fourchette variant de 64 % à 70 %, selon les hypothèses économiques, à l’horizon 2070 (1). Mais, la baisse va toucher tout le monde.

Et, elle pourrait encore être accentuée. Car, le régime des retraites, équilibré en 2021 et 2022, devrait repartir dans le rouge dès 2023, pour au moins 25 ans (1). Pour atteindre l’équilibre, le COR a calculé qu’il faudrait encore réduire la « pension relative initiale », les fameux 50,3 % évoqué plus haut, de quelques 5 % à 8 %…

Pour éviter cela, la solution consisterait à reculer, d’une manière ou d’une autre, l’âge de départ à la retraite ou à augmenter encore les cotisations. À ce stade, le gouvernement semble privilégier la première hypothèse.

Quelle retraite pour les cadres et les professions libérales ?

Quelle retraite percevront ceux qui ont les revenus les plus élevés ? Difficile de généraliser, mais une chose est sûre : leur pension sera très faible par rapport à leur dernier salaire net (taux de remplacement).

Un cadre dont les revenus sont supérieurs à 6 000 euros nets par mois, va percevoir une retraite égale à 50 % de ce montant (1). Mais, plus la rémunération est élevée, plus ce taux de remplacement baisse. Les cadres dirigeants perçoivent en effet rarement plus de 30 % à 35 % de leur dernière rémunération nette. Ce pourcentage est lié au mode de fonctionnement de la retraite des salariés qui repose sur deux piliers : le régime général (CNAV) et le régime complémentaire (Agirc-Arrco).

Les salariés ne cotisent au régime général que sur un salaire limité au montant du plafond de la Sécurité sociale, soit sur 3 428 euros au maximum par mois en 2022. Les salaires qui dépassent ne sont pas cotisés et ne donnent droit à rien au titre du premier pilier (l’Agirc-Arrco a été créé pour cette raison et complète). Par conséquent, plus la rémunération est élevée et éloignée de ce plafond, plus cela moyenne à la baisse le taux de remplacement global.

Les professions libérales ont un taux de remplacement encore plus faible, mais pour une autre raison. Il est difficile de calculer une moyenne, tant leurs régimes de retraite diffèrent. Il y a en a une douzaine, selon les professions (notaires, pharmaciens, etc.). Mais une chose est certaine : à salaire égal, la retraite d’un professionnel libéral est toujours plus basse que celle d’un cadre, parce qu’ils cotisent moins et acquièrent donc moins de droits à pension.

Les cotisations retraite d’un salarié s’élèvent à 28 % de son salaire, mais 60 % d’entre elles sont prises en charge par l’employeur. Le professionnel libéral, lui, paye ses charges tout seul et elles sont naturellement beaucoup moins élevées que celles d’un salarié. Selon le rapport du COR (1), la pension moyenne d’un libéral s’élevait à 2 770 euros bruts en 2020 (pour une carrière complète), soit un peu plus de 2 400 euros nets par mois.

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